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LES IMPOSTEUSES

Portrait de femmes entrepreneures inspirantes
par Le COCAD & microStart

« Les imposteuses » est une exposition photo itinérante qui met en lumière des femmes de divers horizons qui ont osé se lancer dans l’entrepreneuriat.

L’objectif est de rendre l’entrepreneuriat plus accessible aux femmes et de leur donner les mêmes chances que les hommes dans l’aventure entrepreneuriale. Parce que, si les femmes ne se lancent pas autant que les hommes, ce n’est pas par manque de compétences mais bien en raison de barrières spécifiques auxquelles elles doivent faire face.

En Belgique, en 2020, les femmes représentaient 35 % des travailleurs indépendants*. Pourtant, depuis plusieurs années, la croissance du nombre d’indépendants est proportionnellement plus forte chez les femmes que chez les hommes, réduisant ainsi petit à petit l’écart genré dans le monde entrepreneurial belge.

Parmi les barrières que les femmes rencontrent, on retrouve :

  • L’accès au financement : on constate sur le terrain un refus au crédit bancaire. Les alternatives telles que les microcrédits sont à promouvoir.
  • La confiance en soi : les femmes ont tendance à avoir moins confiance en leurs capacités générales (et donc aussi pour entreprendre) que les hommes.
  • L’équilibre vie privée et vie professionnelle : une crainte pour certaines femmes est de ne pas pouvoir concilier suffisamment leur vie professionnelle et leur vie familiale. Avoir une vie personnelle épanouie tout en réalisant ses ambitions entrepreneuriales relève encore du dilemme pour de nombreuses femmes.
  • Les préjugés et relations de genre : une femme fera face à plus de préjugés que les hommes, dans un monde où la relation homme-femme n’est pas encore en équilibre, elle l’est encore moins dans le monde entrepreunarial.
  • D’autres choses telles que l’intersectionnalité : aux obstacles mentionnés ci-dessus peuvent s’en ajouter d’autres quand on prend en compte l’intersectionnalité. Une femme issue de l’immigration, une femme divorcée, une femme avec un handicap… rencontrera encore d’autres et divers freins pour entreprendre (culturels, contextuels, sociaux, etc.).
  • Le syndrôme de l’imposteur : un sentiment d’illégitimité, un manque de confiance en ses capacités... Cela peut paralyser et rendre les femmes vulnérables.

De plus, le manque de représentation n’encourage pas les femmes à se lancer. En effet, le monde entrepreneurial et l’image qu’il donne est encore majoritairement masculin, les femmes manquent de modèles réalistes, inspirants et se sentent ainsi moins légitimes de se lancer comme entrepreneures.

Les objectifs de cette exposition sont multiples :

  • Briser les stéréotypes, encourager le leadership féminin et mettre en avant des femmes inspirantes ayant franchi le pas.
  • Permettre aux femmes de s’identifier aux profils présentés car la bataille pour l’entrepreneuriat féminin se gagnera aussi sur le terrain des représentations.
  • Agir à contre-courant des clichés sur l’entrepreneuriat féminin.

Effectivement, quand on parle d’entrepreneuriat au féminin, on se représente souvent des start-upeuses diplômées et connectées qui réalisent des levées de fonds, ou encore des femmes porteuses de grands projets, à la tête d’entreprises florissantes. Difficile alors pour ces femmes qui entreprennent autrement d’avoir confiance en elles et de se projeter dans la peau d’une cheffe d’entreprise.

« Les imposteuses » explore et présente la diversité des profils entrepreneuriaux qui contribuent au rayonnement de la Belgique.

Le COCAD

Le Collectif Carolo des Africain.e.s pour la Diversité est une association active sur le territoire de Charleroi. Depuis 2012, elle travaille à initier, soutenir toute action favorisant la diversité dans toutes ses composantes. Ces dernières années, le COCAD a éprouvé le besoin de développer des actions qui lui sont propres pour lutter contre les discriminations dont les personnes d’ascendance africaine (immigré.e.s, migrant.e.s et demandeurs-euses d’asile) font spécifiquement l’objet en raison de leur genre, leur origine et de leur classe sociale. Désormais, ces citoyen.nes revendiquent leurs droits : dignité, refus des assignations identitaires (représentation), réappropriation de l’espace public (rue), symbolique (corps), savoir.

microStart

microStart est l’institution de microfinance leader en Belgique qui défend l’idée que chaque personne, quels que soient son origine, ses revenus, sa situation sociale ou son éducation, dispose d’un droit inaliénable à l’initiative économique qui lui permette de prendre son destin en main. Depuis plus de 10 ans, ses équipes de salariés et bénévoles financent et accompagnent les (futur.e.s) entrepreneur.e.s dans la création et le développement de leur propre emploi, pour lever les barrières à l’entrepreneuriat.
Créée en 2011, microStart est une initiative de l’Adie, pionnière de la microfinance européenne, de BNP Paribas Fortis et du Fonds européen d’investissement.

Le COCAD x microStart

Les deux institutions sont partenaires depuis plus de quatre ans sur la thématique de l’entrepreneuriat. Au fur et à mesure de la collaboration, le souhait d’organiser des évènements inclusifs tenant compte de la diversité et de la richesse des entrepreneur.e.s est devenu de plus en plus présent. Après avoir organisé les afterworks de l’entrepreneuriat dans le cadre du festival africain carolo, aujourd’hui, la collaboration se renforce pour proposer un projet qui rencontre les ambitions de nos deux structures.

Inspiration 

« Les imposteuses », titre de l’exposition, est inspiré du livre « Le syndrome d’imposture » d’Élisabeth Cadoche et Anne de Montarlot. Le livre nous parle du déficit de confiance en soi qui frappe de nombreuses femmes et du syndrome d’imposture qui les rattrape dans leur vie professionnelle. Dans le cadre de cette exposition, une interview des auteures a été réalisée.


Qu’est-ce qui fait que le syndrome d’imposteur affecte plus les femmes que les hommes ?

Elisabeth : « Quand on a écrit ce livre avec Anne, on avait ce pressentiment parce que nous, quand on parlait avec nos amis, on se rendait toujours compte que ça touchait plus les femmes. On a commencé à enquêter sur le sujet, à trouver pléthore de livres sur comment gagner confiance en soi mais ça englobait toujours les hommes et les femmes et ce n’était jamais étudié du point de vue des femmes. Donc, on s’est penchées sur la question et on a lu des livres, des études, etc. Il y a une étude qui avait été faite et qui montrait des chiffres selon lesquels les femmes avaient moins confiance en elles notamment dans les entretiens d’embauche. puis la dernière étude qui disait que, d’une part, ce syndrome d’imposture touchait 70 % des personnes au cours de leur vie avec un chiffre plus important pour les femmes (66 % des femmes et 56 % des hommes). (..) Lors d’interviews, on s’est rendues compte que, même si ça touchait les hommes, l’impact n’était pas du tout le même parce que les hommes vont quand même à l’entretien d’embauche, ils vont quand même demander un rendez-vous alors que les femmes, ça les touche jusqu’au syndrome d’imposture avec quelque chose qui peut être invalidant, handicapant.»

Anne : « On a voulu extraire le syndrome d’imposture du manque de confiance en soi parce que ça touche vraiment les femmes dans leur sphère privée et publique. »


Est-ce que le syndrome de l’imposteur touche de manière différente les femmes racisées ?

Anne : « Il y a clairement un problème de représentation que les femmes ont de toute façon. Par exemple, on s’est rendues compte qu’en général, et en particulier en entreprise, les femmes sont moins représentées dans les cercles de pouvoir. Évidemment, ça se désenclave mais quand on vient en plus avec le sujet de la race, c’est une double peine. Comme ce dont Michelle Obama parle dans son ouvrage, où malgré un parcours stellaire, elle était la femme de l’ex-président des États-Unis, elle se sentait en manque de légitimité parce qu’elle portait aussi le poids/ la responsabilité quelque part de faire un parcours sans faute, une espèce d’injonction parce qu’elle représente d’autres femmes sous-représentées. Donc, c’est une double peine parce que l’imposture qui crée tout un tas de comportements vient de ce manque de légitimité, de ce manque de représentation, de ce déficit d’historique, de manque de place. Donc oui, c’est très clair que lorsqu’on est asiatiques, noires, etc. on est beaucoup moins représentées. Donc, déjà les femmes au pouvoir ne sont pas trop représentées mais encore moins chez les noires, les asiatiques. Donc évidemment, on se sent beaucoup en imposture. (…) La représentation, les rôles models sont très importants dans le syndrome d’imposture. »

Elisabeth : « L’importance de la représentation est quelque chose de crucial. Toutes les petites filles, quelle que soit leur couleur, leur origine, peuvent avoir des modèles. »


Selon les différents profils que vous avez rencontrés, est-ce que selon vous il existe des obstacles qui sont propres au secteur de l’entrepreneuriat ?

Anne : « Ce qui est propre à l’entrepreneuriat, c’est que la personne est seule. Cela peut être un aspect positif ou un aspect négatif. Elle est seule donc elle doit vraiment puiser en elle la force et l’audace pour se lancer. Elle n’est pas entourée d’un manager qui peut un peu l’aider. (…) Il faut vraiment croire en soi et il faut travailler à éliminer toute velléité d’imposture. Il faut savoir s’entourer. »

Elisabeth : « En entrepreneuriat, ce que nous avons constaté dans quelques témoignages (…), c’était aussi le problème de l’âge. Vous acquérez de la légitimité quand vous prenez de l’âge, ce qui est un petit peu ridicule car vous pouvez tout de suite avoir un projet formidable et le succès n’attend pas le nombre d’années. »


Quels seraient les conseils que vous désirez donner à ces femmes qui désirent travailler sur ce sentiment d’imposture qu’elles ressentent ?

Anne : « Il faut revisiter sa façon de penser parce que le problème d’estime de soi et d’imposture qui est un grand déficit de confiance en soi vient de notre façon de penser, non pas d’une incapacité réelle. (…) Le manque d’estime de soi se construit au contact des autres. Il faut revisiter les messages de notre enfance. (..) Il faut arriver à une espèce d’auto-acceptation, pour se connaître, et la confiance en soi c’est ça, savoir qui on est, ce qu’on veut, ce qu’on veut faire. Donc, c’est se connaître dans ses limites, dans ses défauts, c’est vraiment un auto-diagnostic cognitif puisque l’imposture c’est une dissonance cognitive entre ce que l’on peut faire et ce qu’on a l’impression qu’on peut faire. Il faut aussi relativiser et travailler son rapport à l’échec, il faut apprendre à être imparfaite. Quand on a un épisode d’imposture, il faut identifier l’émotion et se demander de quoi est-ce qu’on a besoin au lieu de foncer dans le perfectionnisme (..). Il faut aussi vouloir arrêter de plaire car quand on est dans l’imposture, on veut plaire. »

Elisabeth : « Il faut savoir s’entourer, on n’a pas besoin d’avoir 10.000 personnes autour de soi mais une sœur, une amie, un mentor, un modèle, quelqu’un autour de vous qui vous porte, qui vous conseille et qui se réjouit sincèrement pour vous. Cela, c’est toujours bien pour gagner en confiance. (..) Tenir un cahier de ses succès. Parce que souvent, quand on est en situation d’imposture, on a l’impression qu’on ne sait rien faire, qu’on est nulle, on s’auto-flagelle et on ne se souvient pas de tout ce qu’on a réalisé. Et puis, après, c’est bien de se choisir un rôle model et d’essayer de suivre son exemple. »

Eléa FIORONI
Pâtissière et gérante d’Éléa Pâtisseries à Charleroi

« Une mesure forte ? L’évolution des mentalités. »

Quel est votre parcours? 

Mon parcours est plutôt atypique. J’ai fait des études littéraires, j’ai un master en métiers du livre ; une fois diplômée, j’ai commencé à travailler dans une bibliothèque. Parallèlement, il y a deux ans, je me suis inscrite à l’agrégation pour pouvoir enseigner dans le secondaire… et finalement le COVID est arrivé ! J’ai été diplômée, j’ai continué à travailler à la bibliothèque et quand mon contrat s’est terminé en décembre 2020, je me suis dit qu’il était temps de prendre du temps pour réfléchir à ce que je voulais vraiment. Et clairement, ce n’était pas travailler dans un bureau ! La pâtisserie fait partie de ma vie depuis une bonne dizaine d’années, ça a commencé comme une passion, et je me suis toujours dit qu’un jour j’ouvrirais mon salon de thé ! Mais je l’avoue, j’ai toujours eu peur de me lancer, « d’abandonner » les études que j’avais faites pour ça. Il aura fallu une crise sanitaire pour que je me décide à me lancer ! Je ne suis pas peu fière de dire que j’ai désormais ma propre entreprise et une boutique en plus de ça !

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet? 

Ça n’a pas toujours été évident, heureusement que la volonté et la motivation étaient là ! Je dirais qu’il y a eu deux obstacles principaux : avant et pendant le projet. Le premier, c’est le manque de connaissances sur l’entrepreneuriat. Je voulais me lancer mais je ne savais pas par où commencer, ce qu’il fallait au niveau administratif, les obligations etc. Heureusement, je me suis bien entourée (par Je créeMonJob notamment). Quand j’ai commencé à me développer et chercher un local pour m’installer dans le centre de Charleroi, est survenu le second obstacle : les banques. Je ne vous dis même pas toutes les questions auxquelles j’ai dû répondre pour avoir un mini prêt ! Pour au final qu’on me demande des assurances-vie pour acheter un four… Enfin bref !

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer? 

Lancez-vous ! Et entourez-vous bien ! Je pense sincèrement que tout projet peut voir le jour… à condition d’y avoir bien réfléchi et de l’avoir préparé. Se réveiller du jour au lendemain et se dire « ah tiens, je vais ouvrir une pâtisserie » en pensant que deux jours après c’est bon… ça n’arrive que dans les téléfilms de Noël. Par contre, se réveiller et se dire « j’ai ce projet, j’y crois, je veux que ça fonctionne, comment faire pour que ça marche ? », alors tout est possible !

En quoi microStart vous a aidée? 

microStart m’a aidée à m’installer dans le centre de Charleroi en acceptant de me suivre sur ce projet qui avait à peine 8 mois. Ça m’a permis d’avoir un vrai local de production, de répondre à plus de demandes, d’être très bien située et surtout de continuer à me développer.

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes? 

Je pense honnêtement que les femmes entrepreneures sont presque aussi nombreuses que les hommes. Quand je regarde dans mon entourage, une grande partie de mes amies ou connaissances le sont, c’est simplement qu’on en parle moins… ou alors on le rend plus « exceptionnel » alors que c’est aussi normal que si c’était un homme. Une mesure forte ? L’évolution des mentalités. Oui, c’est plutôt utopique. Qu’on arrête de nous demander si notre compagnon gère avec nous l’entreprise (et oui, nous sommes en 2022 et les femmes aussi entreprennent des choses !) et qu’on arrête de penser qu’une femme cheffe d’entreprise ne peut pas avoir une vie de famille ! Avec ça, on pourra déjà avancer.

Jennifer LELOUP
Gérante du café-poussette P’tika à Mons

« Foncez, mais pas tête baissée, soyez bien accompagnée. »

Quel est votre parcours ? 

A l’époque, nous avions commencé cette aventure par l’encadrement d’une couveuse d’entreprise. « Avomarc » nous à été d’une grande aide dans la mise en route de notre projet. Nous ne savions pas par où commencer... Nous avions une idée, certes peu courante, mais il allait falloir passer d’une idée à un projet/plan financier/études de marché/… Une fois l’idée du projet chiffrée et le plan financier bloqué, il nous restait le plus important encore à faire. Financer P’tika !

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet ? 

A l’époque (période de crise Covid), les banques étaient très réticentes à l’idée de financer un projet et encore moins dans l’horeca. A cela, s'ajoutait la contrainte de devoir expliquer ce nouveau concept peu connu qui peut faire peur aux banques. « Un café poussette ? Mais c’est quoi ce truc ? ». Nous avons poussé les portes de plusieurs grandes banques traditionnelles, mais sans succès.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Si nous devions donner un conseil aux femmes qui souhaiteraient se lancer dans le milieu de l’entrepreneuriat, ce serait : « Foncez, mais pas tête baissée, soyez bien accompagnée. »

En quoi microStart vous a aidé ? 

C’est auprès d’autres porteurs de projets que nous avons trouvé une solution et une solution belge pour financer notre projet. En effet, nous avons tous l’habitude de nous tourner vers les grosses banques que nous retrouvons un peu partout dans notre pays, sans faire forcément attention aux plus petits qui pourraient être LA solution à vos problèmes.

Nous avons donc pris contact avec microStart, une banque belge qui soutient les jeunes entrepreneurs belges en finançant et en vous accompagnant dans vos projets. C’est le choix que nous avons fait et qui a permis à notre projet de voir le jour.

Ophélie STUYCK
Chocolatière et gérante de Ophélie Stuyck Chocolaterie à Ostiches

« L'entreprise est un risque, mais la récompense vaut ce risque. »

Quel est votre parcours?

Diplômée en tant que chocolatière depuis 2014, mes réalisations et créations étaient à la base déstinées à ma famille, ensuite à mes amis amis et puis aux mis de mes amis... Ayant été à bonne école, j’arrivais à concocter des pralines avec de toutes petites machines et beaucoup de maîtrise... car je travaillais comme sous-gérante dans un magasin spécialisé pour animaux, mon autre passion.

Les chemins de la vie m'ont amenés à changer de travail et devenir secrétaire dans un grand hôpital de Bruxelles, en pleine période Covid. Cette expérience professionnelle m’a ouvert les yeux, car j’ai vu et vécu des choses beaucoup trop difficiles pour ma sensibilité. Mais j’ai été jusqu’au bout de ce que je pouvais faire pendant cette crise. J’ai toujours su ce que je voulais, mais là je savais surtout ce que je ne voulais plus.

Nous avons dès lors entamé des travaux dans mon ancienne petite grange, qu’il fallait de toute façon retaper et nous l’avons transformée en une petite chocolaterie qui correspond vraiment à ce dont je rêvais. Je me suis alors lancée à plein temps dans mon projet osé.

A l'atelier, je vous propose de délicieuses pralines, truffes, orangettes, tablettes de chocolat, cuillères à chocolat chaud et différents paniers garnis aux produits de la région.

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet?

Oui bien sûr, le plus important était la confiance des banques pour obtenir un crédit pour notre machine à chocolat. Je suis allée dans plusieurs banques, j'ai contacté beaucoup de firmes financières, mais toutes nous ont fermé la porte au nez. 

En quoi microStart vous a aidée?

Je me suis rendue compte que je n'avais pas pris contact avec ma propre banque Belfius à Ath. Malheureusement, ils ne pouvaient pas suivre mon projet, mais ne m’ont pas laissée dans le vent. La personne de contact a pris le temps de me trouver une solution et m’a aidée dans les démarches et c’est comme ça que j’ai rencontré microStart. Chez microStart, il m'ont écoutée, ils ont examiné mon plan financier établi avec la comptable, et ont accepté mon projet. En plus de cela, je sens qu'ils y croient, tout comme moi.

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes?

Le succès dans le lancement d’un projet c’est la confiance en soi, et en tant que femmes, nous avons les mêmes capacités à entreprendre que les hommes. Nous sommes peut-être même plus méticuleuses et ordonnées. Il est très important de croire en vous, en votre projet et en vos capacités.
Le processus entrepreneurial de la construction d'une entreprise prospère peut être parfois particulier, vous devrez rebondir d'un défi à l'autre sans perdre votre enthousiasme. Si vous pouvez le faire, vous finirez par devenir une femme heureuse dans votre métier. L'entreprise est un risque, mais la récompense vaut ce risque.

 

Isabelle COHART
Gérante des bars Le Chapeau et la Cuve à Bière de Charleroi

« La personne à qui j'ai repris l'établissement m'a appris à me battre comme si j'étais un homme. »

Quel est votre parcours

J'ai fini mes humanités un an en avance. Ensuite, je suis partie à Nivelles faire un régendat en littérature mais le week-end, je travaillais dans l'établissement L'estaminet dans le haut de la ville en tant qu'étudiante (1985). L'année suivante, j'ai arrêté l'école parce que le contact avec les gens et le métier me passionnaient. J'ai alors pris le job de barmaid dans le même établissement. Six mois plus tard, j'ai fait la salle.

En 1989, j'ai eu l'opportunité de reprendre l'établissement et je l'ai fait. 

En 1993, j'ai transformé l'Estaminet en Cuve à Bière (tout a été rénové, c'est devenu un nouveau concept). 

En 2010, j'ai eu l'opportunité d'acheter le bâtiment et je l'ai fait. 

Les travaux se confirmant pour la Ville haute, j'ai pris les devants et microStart m'a aidée dans la reprise de l'établissement de la Ville Basse Le Chapeau (que j'ai transformé également). Pour pouvoir passer le cap des travaux et garder mon bébe qui est la Cuve à Bière

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet

Je me suis toujours battue même si je suis une femme. Je vais dire que la personne à qui j'ai repris l'établissement m'a appris à me battre comme si j'étais un homme. Donc, des obstacles en tant que femme personnellement, je n'en ai pas eus. Maintenant, il y a des moments de doute et des moments difficiles, et c'est l'entourage qui fait qu'on s'en sorte ou pas (le covid a été une période difficile mais j'avais un bon entourage et je m'en suis sortie). 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer

Rester soi-même, croire en soi. Ce n'est pas parce qu'on est une femme qu'on n'est pas capable (on a dit que la femme était l'avenir de l'homme). Je n’ai jamais fait de différence mais c’est vrai que dans le secteur de l’horeca, il y a plus d’hommes que de femmes (quoique maintenant, beaucoup de chefs étoilés sont des femmes).

En quoi microStart vous a aidée

Pour le financement des travaux du Chapeau

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes

Je suis mal placée pour répondre à cette question. Mon métier je le connais par coeur car cela fait plusieurs années que je fais ça maintenant. Il faut suivre des formations (se former). Beaucoup de gens ne se rendent pas compte qu'il n'y a pas que servir mais qu'il y a aussi la gestion de l'établissement. Tout ce que je demande aux autres de faire, je sais le faire moi-même.

 

Marie BROWN
Esthéticienne, créatrice de bougies et gérante de Badine Nails à Mons.

« Il vaut mieux essayer de vivre son rêve que de vivre avec des regrets. »

Quel est votre parcours? 

J’ai fait un bachelier en linguisitque au Canada. J'ai ensuite travaillé de nombreuses années en marketing et assistante de direction. En 2004, je suis revenue en Belgique. Après 5 ans en tant qu'assistante de Franco Dragone, j'ai fait un burnout et j’ai décidé de me vouer à ma passion que j'exerçais déjà en complémentaire : l'onglerie. J'ai d'abord travaillé dans un institut et j’ai ensuite décidé d'ouvrir mon propre salon. 

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet? 

Oui, ma plus grande crainte était de ne pas réussir et puis, bien sûr, les moyens financiers.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer? 

Il vaut mieux essayer de vivre son rêve que de vivre avec des regrets. Il y a plusieurs institutions qui pourront vous aider. microStart en est un exemple.

En quoi microStart vous a aidée? 

microstart a cru en mon projet, ce qui m’a donné confiance. Ils ont toujours été à l'écoute et disponibles. Ils m' ont également permis d'obtenir les fonds nécessaires au démarrage de mon activité ainsi que des fonds plusieurs années plus tard pour d'autres développements dans mon activité. 

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes? 

Honnêtement je ne sais pas car j'ai été très bien encadrée et je n’ai manqué de rien.

 

Cynthia STASSEN
Coiffeuse et gérante du salon Espace Domicile Beauty à Jumet

« Nous les femmes, avons ce don de pouvoir faire tout un tas de choses en même temps tout en restant objective et à l’écoute d’autrui. »

Quel est votre parcours?

À 17 ans, j'ai réussi mes études de coiffure (avec le diplôme de gestion), et j'ai directement eu mon premier contrat de travail, puis, à 19 ans, je suis devenue responsable du salon de Pascal Dechamps (à ce moment-là président wallon de l’union des coiffeurs) où j'étais responsable de six ouvrières plus âgées que moi.

Ensuite, j’ai vite commencé à être indépendante dès l’âge de 21 ans, d’abord en complémentaire, puis à temps plein dans la coiffure à domicile.

J’ai repris à 24 ans la vidéothèque de mes beaux-parents pendant 3 ans (en plus de la coiffure à domicile).

Par après, j’ai accepté un poste de responsable magasin, puis de manager pour un grossiste de coiffure et esthétique pendant presque 6 ans. Ensuite, j'ai repris mon métier de coiffeuse indépendante d’abord à domicile et en maison de repos, pour ensuite reprendre un salon de coiffure de 180 m2 avec douze postes de coiffure que je suis en train de transformer en salon de coiffure/esthétique/bien-être pour hommes et femmes afin de pouvoir prendre soin de soi de A à Z, le tout au même endroit.
En parallèle, j’ouvre des salons de coiffure dans des maisons de repos.

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet?

Le tout premier obstacle que j’ai rencontré est que les banques n’ont pas voulu croire en mon projet : une petite coiffeuse à domicile qui veut reprendre un gros centre de coiffure et de bien-être… Pour eux, je n’avais pas les pieds sur terre. Après trois banques qui ont essayé de me décourager, j’ai décidé d’investir mes économies familiales. Mon projet était viable, j’avais tout étudié, tout analysé, ça ne pouvait que cartonner ! J’ai seulement oublié de prendre en compte ce satané virus qui a terrassé le monde entier. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer? 

De croire en elles, en leur potentiel, en leurs idées, en leur pouvoir de persuasion, leur persévérance !

Nous les femmes, avons ce don de pouvoir faire tout un tas de choses en même temps tout en restant objectives et à l’écoute d’autrui.

En quoi microStart vous a aidée? 

Après la dernière mise à l’arrêt forcée des métiers de contact pendant la crise du Covid, j’ai eu besoin d’un sacré coup de pouce pour pouvoir continuer à fonctionner.

Les affaires reprennent tout doucement, les clients sont frileux, il me faut donc trouver des recettes ailleurs, et c’est là que microStart m’a vraiment aidée.

Toutes ces aides promises par le gouvernement m’ont de nouveau été refusées par les banques. Car ce que notre cher gouvernement ne dit pas à la télévision, c’est que ces aides passent par l’aval de nos banquiers qui veulent encore moins prendre de risques depuis cette catastrophe mondiale.

J’ai donc poussé la porte de microStart avec toute ma motivation et mon énergie, et j’ai rencontré un petit bout de femme (et oui, encore une femme) tout aussi motivée et énergique que moi, qui partait en vacances quelques jours plus tard, et qui malgré tout défendu mon dossier auprès de ce super organisme.

Elle a su transmettre toute ma passion, et ma confiance en moi infaillible, et mon dossier a été accepté quelques jours plus tard.

Malgré son départ en vacances, elle avait tout organisé pour que son équipe prenne le relai et que rien ne traîne pour moi !

Je ne la remercierai jamais assez !

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes? 

Il faut faciliter l’accès au financement pour les femmes entrepreneures. Cela nous permettrait de commencer notre entreprise plus tôt, plus jeunes, plutôt que d’attendre d’économiser et de nous servir de nos fonds propres.

Une autre mesure serait de promouvoir et valoriser plus facilement et plus souvent des entrepreneures féminines pour montrer aux femmes autour de nous que c’est réalisable, que nos entreprises sont rentables et peuvent développer des emplois durables.

Un renforcement des accompagnements et des aides comme le propose microStart, des rencontres entre femmes entrepreneures et/ou qui désirent le devenir, pour échanger sur nos difficultés et nos solutions.

Et finalement, prévoir des formations de management et de coaching de confiance en soi prodiguées par des professionnel(le)s (sans devoir dépenser des fortunes) où les femmes ne seraient pas la risée des hommes, où on nous prendrait au sérieux…

 

Alisson WALRAVEN
Gérante de « A.L. Mobility » (société de transport de personnes à mobilité réduite)

« Je dirais aux femmes qui hésitent à se lancer d’aller toquer à toutes les portes pour que leurs projets se concrétisent. »

Quel est votre parcours ? 

J’ai travaillé en tant que responsable de salle et organisatrice d'événements pendant 10 ans dans des golfs en Belgique. 

Ensuite, j’ai postulé chez Hendriks (société de transport pour les personnes à mobilité réduite) et j’y ai travaillé pendant douze ans. 

J’ai par après travaillé au brancardage au GHdC de Charleroi et en ambulance. 

Et je me suis rendue compte que le côté social avec les patients était une passion, j’ai décidé de lancer mon entreprise dans ce domaine pour pouvoir moi aussi prendre le temps avec les patients car c’est le côté humain que j’aime. 

Aujourd’hui, je suis entrepreneure dans le transport de personnes à mobilité réduite (valides et non valides). 

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet ? 

Oui, au niveau des demandes de prêts et de financement pour l’achat de mon véhicule. J’ai reçu des réponses négatives des banques. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

De croire en elles et de tout faire pour y arriver ! Je dirais aux femmes qui hésitent à se lancer d’aller toquer à toutes les portes pour que leurs projets se concrétisent. 

En quoi microStart vous a aidée

microStart m’a permis de financer l’achat du véhicule, de créer mes cartes de visite et de payer mes frais de lancement. 

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes ?

Il existe déjà des structures qui nous aident dans la création d’entreprise (JeCréeMonJob par exemple). Il y a également l'avantage "Tremplin-indépendants" qui est un réel avantage. Et puis, il y a microStart et Crédal qui aident au financement

 

Ebru YILDIZ
Esthéticienne et gérante du salon Ebru Beauty Queen à Nivelles

« J’ai confiance en moi et c’est important. »

Quel est votre parcours ? 

J’ai toujours eu envie d’ouvrir un salon d’esthétique. J’ai suivi plusieurs formations pour me lancer dans l’esthétique depuis plus d’un an. Début mars 2022, j’ai ouvert mon propre salon à Nivelles (à côté d’un salon de coiffure). Pour le moment, tout se passe super bien et j’ai ma clientèle. 

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet ? 

Personnellement, j’ai rencontré des gens qui ne croyaient pas en mon projet. Ils me demandaient « Est-ce que tu vas réussir ? ». J’ai confiance en moi et c’est important. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Il faut se lancer et ne pas avoir peur. Il faut être sûre de soi et travailler pour cela. Il y a le stress qui est présent mais on apprend à le gérer. Les femmes peuvent être indépendantes, on est en 2022 et on est tous égaux. 

En quoi microStart vous a aidée ? 

J’avais besoin d’un crédit pour acheter le matériel pour l’ouverture de mon salon. J’avais déjà payé mes formations mais j’avais besoin d’un petit coup de pouce. 

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes ? 

Organiser des formations pour les femmes.

 

Yolande MUSENGE
Gérante de la société Eris Transport à Binche

« Il faut croire en ses propres capacités et sauter le pas. »

Quel est votre parcours ? 

Je suis diplômée en tant qu’assistante logistique dans le milieu hospitalier et j’ai suivi diverses formations en comptabilité, informatique, etc. 

Au niveau professionnel, j’ai travaillé au Canada dans le transport ainsi que dans l’entreprise familiale à Madagascar en tant que secrétaire administrative. 

Depuis 2017, je suis agent administratif au CPAS. 

Fin 2021, j’ai décidé de lancer ma propre entreprise dans le transport. J’emploie aujourd’hui six personnes. 

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet ? 

Mon plus gros obstacle a été mon conjoint et ensuite mes enfants à qui j'accordais de moins en moins de temps. 

Mon conjoint a rejoint l'entreprise pour passer plus de temps avec moi et c'était l'enfer pour notre couple. Étant divorcée et mère à mi-temps, mes enfants qui avaient 14 et 16 ans se sont rapprochés de leur père… Et puis il y a eu le regard des hommes, j'avais l'impression qu'ils pensaient tous que je n'étais qu'une femme à mettre dans leur lit mais pas une collaboratrice sérieuse. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Je lui dirais de croire en ses propres capacités et sauter le pas. 

Les hommes ne sont pas plus forts que nous.

En quoi microStart vous a aidée ? 

microStart m'a soutenue financièrement mais moralement également. Grâce à l'équipe de microStart, je me sens guidée, soutenue de loin, je sais que je peux aller frapper à leur porte à n'importe quel moment. C'est très précieux pour moi. 

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes ? 

Mettre en place plus d'endroits pour aider les femmes dans les tâches administratives, des lieux d'échanges car le mot femme rime souvent avec celui de mère.

 

Nasera TOUHAIMI
Gérante de Saveurs d'ailleurs à Waterloo

« Depuis que je suis indépendante, j'ai un peu plus confiance en moi. »

Quel est votre parcours ? 

Je n’ai jamais été stable au niveau professionnel. Je n’ai pas fait de grandes études (j’ai obtenu mon certificat secondaires inférieur) et cela a été un handicap tout au long de ma vie. J’ai dû suivre des petites formations mais c’était toujours des contrats d’un an/un an et demi.
Je n’ai jamais été stable depuis que je suis sortie de l’école. Mais depuis que je suis indépendante, j’ai un peu plus confiance en moi. Le fait d’avoir créé mon propre concept Cousc’up, ça renforce d’autant plus la confiance que j’ai en moi. Je me sens valorisée. 

Avez-vous rencontré des obstacles dans le lancement de votre projet ? 

Des obstacles administratifs car je n’avais pas les compétences. J’ai dû demander de l’aide (notamment pour la gestion). 
Les banques ne m’ont rien prêté. De plus, j’ai l’impression que les communes n’aident pas les gens indépendants.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Je lui dirais de foncer ! Surtout si elle a mon âge. Personnellement, je ne le regrette pas. Je conseille également de bien réfléchir à son projet et au côté administratif.

En quoi microStart vous a aidée ? 

microStart m’a donné justement l’occasion de créer mon Cous’cup. C’était abstrait et ça m’a permis de rendre mon projet concret !

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l'accès à l'entrepreneuriat aux femmes ? 

Créer des cellules et asbl d’aide pour les femmes entrepreneures (quelqu’un qui réponde aux questions administratives en face à face plutôt que par email).

 

Yolaine TCHAMABE TCHANGOU
Cake designer et gérante de Hope Factory à Charleroi

« Aujourd’hui, je suis épanouie professionnellement comme personnellement. J’aime travailler et j’aime mon indépendance financière. »

Pourriez-vous vous présenter ? 

Je suis Yolaine Tchamabe Tchangou, originaire du Cameroun et passionnée de pâtisserie.

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

A la base, je travaillais dans les titres-services en tant qu'aide-ménagère. Passionnée de pâtisserie j'ai décidé de me lancer pendant la période du COVID.

La première difficulté que j'ai rencontrée c'était au niveau du financement. Dans mon domaine (Cake Design), les formations sont privées et coûtent excessivement chères dû principalement au fait que notre métier n’est pas reconnu. Donc pour l’exercer, on doit passer par une formation de boulanger-pâtissier. C’est la seule manière pour être en règle au niveau de la législation.

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

L’investissement de départ coûte cher et nous déplorons la non-reconnaissance de cette activité. 

Nous sommes nombreuses aujourd’hui dans cette activité et une mesure forte serait de reconnaître notre activité et d'obtenir un statut légal pour l'exercer sans passer par une formation de boulanger-pâtissier. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ?

N'hésitez pas à vous lancer si vous êtes passionnée !

C'est important d'être entourée de personnes qui nous soutiennent et nous motivent pour bien entreprendre. 

Et aujourd’hui, comment vous sentez-vous en tant que femme ?

Aujourd’hui, je suis épanouie professionnellement comme personnellement. J’aime travailler et j’aime mon indépendance financière. 

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ?

Nous, les personnes noires, avons notre mot à dire dans la lutte contre le racisme. Surtout que cela nous concerne. C’est bien que des associations comme le COCAD nous représentent.

 

Sylvie NZIETCHUENG
Fondatrice de l’entreprise LALAS et gérante de la boutique LALAS à Mouscron

« Des difficultés, on en a toujours au quotidien, cela fait partie de la casquette de cheffe d’entreprise. La recherche de solutions fait partie du job. »

Pourriez-vous vous présenter? 

Je suis Sylvie Nzietchueng, j'ai 36 ans et je suis camerounaise. Je suis mère de deux enfants et je suis passionnée par l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, je suis gérante de l’entreprise LALAS et présidente de l’asbl Kugawana

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

En 2009, parallèlement à mes études en banque/finances & assurances, je fais mes premiers pas dans l’entrepreneuriat dans le domaine de la bijouterie avec la création d’un réseau de VDI (vendeuses indépendantes) de bijoux plaqués or et argent massif.

Entre 2011- 2016, je crée et je gère la marque Lalas Hair, spécialisée dans la vente en gros d’extensions capillaires.

Entre 2017- 2019, je fais une pause carrière.

En 2020, j'ouvre la première enseigne LALAS, un salon de beauté à Mouscron.

Les difficultés rencontrées ont été d'ordre matériel et financier. Il m’a été difficile de trouver du financement auprès des banques sans travestir mon projet. Finalement, je me suis auto-financée. Des proches m’ont fait suffisamment confiance pour investir dans mon projet.

La deuxième difficulté a été d'ordre administratif. En France, le statut Auto-Entrepreneur est un statut simplifié et cela permet de rentrer dans un cadre légal assez rapidement sans avoir toutes les contraintes (TVA, etc.). En Belgique, la réglementation n’est pas assez avantageuse pour la personne qui veut créer son propre emploi. Les lourdeurs inhérentes au statut d'indépendant complémentaire demandent d’avoir d’abord un statut salarié et surtout de faire face aux charges (charges sociales, TVA...). 

Ces deux difficultés que je pointe peuvent être un frein pour celles qui souhaitent se lancer ! Mais les difficultés on en rencontre toujours au quotidien, cela fait partie de la casquette de cheffe d’entreprise. La recherche de solutions fait partie du job. 

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Mettre sur pied un programme d’accompagnement (simplification des démarches…), un système de parrainage et de coaching pour les femmes. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Chercher l’information, se rapprocher d’organismes dont le métier est l’accompagnement dans le domaine entrepreneurial, faire preuve d’initiatives, analyser son marché, sonder sa clientèle potentielle, penser son projet dans les moindres détails, ne pas avoir peur d’échouer.

Et aujourd’hui, comment vous sentez vous en tant que femme ? 

Épanouie et complète. Parfois un peu dépassée par mes différents rôles mais je me sens à ma place. 

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ? 

Oui, car par nos initiatives entrepreneuriales, nous contribuons à la dynamique économique globale et nous avons de ce fait besoin d’être représentées.

 

Ruth KASAVULI
Coach sportive et fondatrice de RK Fitness à Charleroi

« Je sens qu'il est de mon devoir de changer la vision de l'entrepreneuriat en tant que femme. Montrer qu'il ne s'agit pas que d'un monde d'homme. ​​​​​»

Pourriez-vous vous présenter ? 

Ruth Kasavuli, congolaise, coach sportive. 

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

Les seules difficultés rencontrées sont celles des personnes préférant s'entraîner avec des hommes car ils sont, soi-disant, plus musclés et donc, dans leur tête, plus compétents.

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Organiser des événements 100% féminins permettant aux femmes de se créer un réseau avec d'autres femmes entrepreneures qui ont déjà réussi.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Arrêter de trop réfléchir. Les femmes ont tendance à se poser des dizaines de questions avant de prendre des décisions or dans l'entrepreneuriat, il faut être impatiente avec les actions et patiente avec les résultats.

Et aujourd’hui, comment vous sentez-vous en tant que femme ? 

Je sens qu'il est de mon devoir de changer la vision de l'entrepreneuriat en tant que femme. Montrer qu'il ne s'agit pas que d'un monde d'homme. 

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ?

Oui, elle met en place des actions qui luttent contre le racisme donc bien sûr, oui. 

 

 

Marcelle KOM
Responsable associative et fondatrice de l’agence de communication Ma-Kom à Charleroi

« Aujourd’hui, je me sens plus sûre de moi qu’hier. Je suis fière du chemin que j’ai parcouru. »

Pourriez-vous vous présenter ? 

Marcelle KOM. Je suis une maman de 49 ans, responsable associative et fondatrice de l’agence de communication Ma-Kom

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

J’ai travaillé plus de 15 ans comme attachée de presse en France. En agence et à mon compte. 

Je suis arrivée en Belgique en 2010 pour raisons familiales, et la première difficulté a été de faire face au racisme dans ma recherche d’emploi. Pour y faire face, l’associatif et l’entrepreneuriat ont été mes bouées de sauvetage. J’ai dû me réinventer  ! 

Au-delà des difficultés dans la recherche de financement, pendant mon parcours entrepreneurial, ma principale difficulté a toujours été la solitude de l’entrepreneure. Faire face souvent seule aux difficultés de l’entrepreneuriat demande un mental fort. 

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Il faut soutenir et encourager financièrement l’entrepreneuriat féminin, permettre aux porteuses de projets minimes comme grands d’avoir accès au crédit. Et surtout encourager et favoriser la mise en réseau. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Qui ne tente rien n’a rien ! Si vous avez une idée, il faut foncer et se rapprocher d’organismes pour vérifier la faisabilité de votre projet. Mais surtout ne pas se mettre de barrières ! 

Et aujourd’hui, comment vous sentez vous en tant que femme ? 

Aujourd’hui, je me sens plus sûre de moi qu’hier. Je suis fière du chemin que j’ai parcouru. Je suis totalement à ma place même si parfois le surmenage n’est pas loin… 

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ? 

Oui, car il est important que tous les citoyen.ne.s se sentent représenté.e.s dans les espaces publics. Et le travail du COCAD participe à rendre notre société plus inclusive qu’elle ne l’est. 

Ce travail de représentativité participe d’une manière certaine à lutter contre les stéréotypes et, par ricochet, contre le racisme.

 

Imelda NYABENDA
Bouchère et gérante de la boucherie Saveurs d’Afrique à Sombreffe

« Il faut être forte mentalement, courageuse et travailler.
Quand on a l’âge et le courage, il faut foncer. »

Pourriez-vous vous présenter ? 

Imelda Nyabenda, 58 ans. Originaire du Burundi. 

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

J'ai travaillé à l’hôpital de Jumet et à sa fermeture, il m’a été difficile de retrouver du travail (j'avais 45 ans à ce moment-là). J’ai donc décidé d’être à mon compte. J’ai fait une formation de boucher et aujourd’hui, j’ai ma boucherie que je gère avec mon mari. 

Mon parcours n’a pas été simple. La première difficulté après la perte de mon travail a été de faire face à cette discrimination d'âge. J’étais seule, femme africaine à tenter cette aventure. C’était dur mais j’ai réussi. 

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

L’aide financière est le nerf de la guerre. Je n’ai pas eu de soutien financier pour me lancer. Il faut plus de soutien à ce niveau-là.  

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

C’est difficile d’être seule. Ne pas hésiter à engager du personnel. Il faut être forte mentalement, courageuse et travailler.

Quand on a l’âge et le courage, il faut foncer. Qui ne risque rien n’a rien. Si tu vois que ça ne va pas, tu stoppes.

Et aujourd’hui, comment vous sentez vous en tant que femme ? 

J’ai 58 ans et je commence à ressentir la lourdeur de mon travail. J’aime mon indépendance et cela me va. 

 

Euphrasie MBAMBA
Chocolatière, CEO & créatrice de la marque Sigoji

« Je pense que les femmes sans distinction de race, devraient se lancer, car au final on n’a rien à perdre puisqu’on part déjà avec des à priori, et la femme noire encore plus.
Sinon que nous reste-t-il ? 
»

Pourriez-vous vous présenter ? 

Euphrasie Mbamba, Belge d’origine camerounaise. Chocolatière, CEO & créatrice de la marque Sigoji.

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

J’ai terminé mes études à l’Athénée royale de Woluwé-Saint-Lambert et ensuite fait un Master en Traduction Anglais/Allemand à l’ISTI et HEFF ainsi qu’un baccalauréat en anglais/néerlandais et langue des signes.

Parcours professionnel : j’ai travaillé en tant que secrétaire-traductrice pour Le Bureau permanent de l’UA en Belgique pendant trois ans, ensuite pour le CDE en tant qu’Assistante Traductrice et RH (Centre pour le développement des Entreprises ACP/UE pendant 5 ans). À la rencontre de mon époux en 2017, nous avons décidé de nous installer à la campagne où j’assume les trajets Ciney-Bruxelles-Ciney. En 2019, la commission européenne décide d’une restructuration du CDE et moi, par la même occasion, je décide de trouver un emploi plus près, dans mon domaine, en région namuroise. J’ai postulé auprès de pas mal de sociétés, organismes, etc. J'ai rencontré certains bourgmestres pour demander leur aide, mais en vain. Mon profil ne correspondait- il pas ? Couleur de peau, métier trop prisé par les Belges d’origine ? Aucune explication plausible ne m’est donnée sinon que le « profil ne correspond pas ». 

En 2011, à la naissance de mon fils Ugo, j’accepte un poste de professeure de langues à Sainte-Begge à Andenne. Pourquoi ce poste alors même que je n’ai pas d’agrégation ? Il y a une pénurie de profs de langue.

La relation élèves-professeur ne se passe pas très bien. Pour toute remarque faite par moi, les élèves se plaignent à la maison, les parents envoient une lettre au directeur et je suis convoquée à la direction pour des explications. Difficile d’être la seule enseignante noire dans une école élite en campagne. Je pense que les parents ont du mal à le digérer. Les élèves me disent parfois « Madame , on ne comprend pas ce que vous dites », je prends sur moi, adopte l’accent, pour mieux me faire comprendre etc. Ces remarques, je ne les ai jamais eues en travaillant au CDE. Je comprends vite que j’aurai du mal dans ce milieu.

Lors d’un de mes séjours au Cameroun, je retourne dans les plantations et suis envahie des souvenirs de mon enfance, des images télévisées me reviennent à l’esprit. Le cacao, cet ami d'enfance allait devenir, mon compagnon d’aujourd’hui.

En 2012, je vais aux cours du soir en chocolaterie, tout en continuant à enseigner tant bien que mal. J’enchaine les stages de chocolaterie entre 2012 et 2013, enceinte de mon 2ème fils, Siméo. 

En septembre 2014, j’abandonne l’enseignement et me mets à mon compte. Les difficultés pour un emprunt bancaire ? Oui, j’en ai eues. Les banques ne lisaient même pas mon dossier. J’ai dû donner toutes les garanties possibles : apport, deuxième hypothèque sur ma maison, saisie du salaire de mon époux...

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Faciliter l’accès au prêt bancaire (l’entrepreneuriat féminin ne fonctionne que s’il est à une échelle non risquée pour les banques). 

Créer le plus d’accès possibles à l’information et aux aides mises en place.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Je pense que les femmes, sans distinction de race, devraient se lancer, car au final on n’a rien à perdre puisqu’on part déjà avec des à priori, et la femme noire encore plus, sinon que nous reste-t-il ? Pour la plupart d’entre nous, des métiers que nous n’avons pas envie d’exercer mais que nous faisons par contrainte parce que nous n’avons pas trouvé dans la branche de nos études, sauf s’il y a pénurie ?

Ceci vaut aussi pour la jeunesse africaine en Afrique, Il n’y a pas de boulot pour tout le monde alors créons le nôtre !

Et aujourd’hui, comment vous sentez-vous en tant que femme ?

Je suis une femme accomplie, une mom-preneuse et fémi-battante parce que mes besoins fondamentaux selon le tableau de Maslow sont rencontrés parce que je le veux et le peux.

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ?

Je ne connais pas toutes les actions de COCAD, mais alors même que le monde évolue, on constate que certaines mentalités régressent (Black lives matter en est encore la preuve), alors toute organisation qui lutte contre le racisme est bienvenue donc le COCAD a sa place.

 

Charlotte OURAGA
Propriétaire et gérante du restaurant Chez Charlotte à Aisau-Presles

« Il ne faut pas hésiter, ne pas avoir peur, foncez ! Et surtout, il faut aimer ce qu’on entreprend. »

Pourriez-vous vous présenter ? 

Je suis Charlotte Ouraga. Je suis d’origine ivoirienne. Je tiens un restaurant à Aiseau-Presles. Je propose un tour du monde culinaire avec des spécialités européennes, mauriciennes et africaines. Je fais aussi traiteur. 

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

Au départ, j'étais responsable dans un Carrefour Market. Mais la cuisine m’a toujours attirée. C’est comme cela que je suis arrivée dans l’Horeca. J’ai commencé avec mes fonds propres, sans financement externe !  

Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières pendant mon parcours. Le COVID nous a donné des frayeurs mais nous remontons tout doucement la pente.  

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Mettre plus en lumière les femmes entrepreneures. 

Au niveau de la publicité, nous avons besoin de mise en lumière surtout pour une femme noire. Moi, je suis dans une petite ville et la publicité autour de mon enseigne m’aiderait à élargir mes horizons et à apporter plus de clients.  S’il y avait une mesure à apporter, ce serait celle-là.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Il ne faut pas hésiter, foncer, ne pas avoir peur ! Et surtout, il faut aimer ce qu’on entreprend. 

Les difficultés font partie de la vie. Par exemple, dans le secteur de la restauration, il est primordial d’aimer ce que l’on fait cela demande beaucoup de temps.

Et aujourd’hui, comment vous sentez vous en tant que femme ? 

Fière de l’être. 

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ? 

Oui, bien sûr le COCAD a toute sa place et sa légitimité. 

On n’est pas toujours bien informées et on n’est pas toujours bien armées sur certaines thématiques. C’est bien qu’une association porte haut les problématiques que rencontrent les personnes noires. 

 

Annick MPEZA-RAMELOT
Collaboratrice du bureau d’architecture d’intérieur AURA ÉQUIPEMENTS et
co-administratrice de la société AT GOURMET.
Propriétaire de la brasserie « Rouge Bastion » à Charleroi.

« Je me sens à ma place, bien dans mes baskets avec l’envie de faire encore plus et mieux ! »

Pourriez-vous vous présenter ? 

Annick Mpeza-Ramelot, Belge d’origine camerounaise. Je travaille depuis 2008 pour le bureau d’architecture d’intérieur AURA Équipements. En 2015 j’ai créé la marque de popcorns gastronomiques My be Pop. Depuis 2021, je suis co-administratrice de la sociéré Rouge Bastion.

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

- Lycée français de Rome Bac D

- Université La Sapienza, Pharmacie 

- Agence de Communication MC Cann Erickson Douala

- Société de travaux publics, Decanac 

- Centro Machiavelli Florence , décoration intérieure

Ma principale difficulté : avoir la sensation d’être un ovni, car souvent la seule femme noire de l’assemblée

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Bien souvent, des hommes, mais encore plus de femmes, entreprennent au quotidien en prenant les devants, en organisant et programmant des actions mais tout cela n’est pas valorisé et mis en lumière.

Il faudrait forger le mental des femmes pour que, dès petites, leurs actions soient vues comme une construction et leurs formations comme le toit d’un édifice !

Soutenir l’entrepreneuriat féminin en le nourrissant : multiplier les contacts, trouver des financements pour la viabilité des projets.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Bien s’entourer pour se projeter à moyen et long terme (c'est-à-dire avoir un projet innovant, un petit capital de départ, un plan financier qui tienne la route et une bonne communication).

Et aujourd’hui, comment vous sentez vous en tant que femme ? 

Je me sens à ma place, bien dans mes baskets avec l’envie de faire encore plus et mieux !

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ? 

Rien que ces deux directions définissent à elles seules le combat mené tant par la variété de personnes que nous représentons au quotidien mais aussi le but que nous poursuivons en tant que genre humain différent.

 

Murielle ONGUENE
Fondatrice de l’asbl Cinoche et productrice-réalisatrice à Forge Philippe

« Il ne faut jamais avoir peur de se lancer, la seule chose qu'on risque c'est d'apprendre de ses erreurs. »

Pourriez-vous vous présenter ? 

Je m'appelle Murielle Onguene, je suis originaire du Cameroun. J'ai 33 ans et je suis maman de deux enfants.

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

Je suis secrétaire médicale de formation. Étant passionnée par le domaine de l'audiovisuel, j'ai créé mon asbl nommée Cinoche en 2014. Je me suis lancée en tant que productrice et réalisatrice de films qui traitent principalement de faits de mœurs. Dans ce domaine, on a toujours envie de créer le projet qui va marquer les esprits.

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Pour soutenir l'entrepreneuriat féminin, je pense qu'il faut de plus en plus d'initiatives à l'exemple de celles dont nous participons à savoir des projets tels que ceux mis en place par le COCAD. Cela permet de se valoriser et se dire que, quelque part, c'est intéressant ce que l'on fait. On se donne alors plus de moyens pour avancer et faire encore plus. Cela devient à ce moment une vitrine et un booster pour les autres femmes qui sont témoins de cet acharnement dans le travail.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

J'ai un leitmotiv dans ma vie, c'est toujours de me dire, "qui ne tente rien n'a rien". Il ne faut jamais avoir peur de se lancer, la seule chose qu'on risque c'est d'apprendre de ses erreurs.

Et aujourd’hui, comment vous sentez vous en tant que femme ? 

Je suis fière de mon parcours autant en tant que maman et coordonnatrice de mon asbl. J'aime à me dire que c'est aussi mon petit bébé, je le vois évoluer, je lui apporte mon expérience, mes efforts et elle en retour, est le reflet de ma lutte acharnée quotidienne.

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ? 

Le COCAD a totalement sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme. Chez nous, au Cameroun, on aime souvent se poser la question : tu as fait quoi ? Les gens ont vu ? Tu as fait quoi ? Les gens ont confirmé ? Eh bien dans notre cas de figure je pense que le COCAD réalise beaucoup d'initiatives et de projets dans cette lancée dont on est tous témoins et le COCAD agit et on confirme tout simplement. C'est propre et ça touche son public, c'est tout ce qu'il faut.

 

Christiane TCHAKOUNTÉ
Gérante d’une agence spécialisée dans la location de matériel événementiel à Couillet

« Lutter contre le racisme c’est combattre les stéréotypes, les images négatives envers la communauté. C’est entamer un véritable travail de valorisation. »

Pourriez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Christiane Tchakounté. Je suis salariée et entrepreneure, maman de quatre garçons.

Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous rencontré des difficultés ? 

Je ne suis pas arrivée directement à l’entrepreneuriat. J’exerce une activité salariale mais j’ai toujours aimé entreprendre surtout dans l'événementiel. La principale difficulté que j'ai rencontrée a été au niveau du suivi financier. Nous avons besoin de financement pour investir dans un local et des camions. Cet investissement diminuerait nos coûts fixes. C’est vraiment un poids dans notre activité.

Quelle serait selon vous une mesure forte à mettre en place pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat aux femmes ? 

Un coaching financier. Une aide personnalisée dans les options de financement ! Quelles pistes de financements, et comment aller chercher cet argent !  La recherche de financement est essentielle car nous avons la volonté de travailler.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à se lancer ? 

Il faut avoir un objectif à atteindre. Être courageuse et motivée. Surtout être passionnée et aimer ce dans quoi on se lance.

L’indépendance apporte une certaine liberté et flexibilité. Il ne faut cependant pas entreprendre seule, le soutien de la famille est primordial.

Et aujourd’hui, comment vous sentez vous en tant que femme ? 

Il y a plus d’avantages à être une femme dans le métier que je fais. Je suis plus respectée et écoutée. Il y a un respect envers la femme car je suis dans un secteur où on voit souvent des hommes. Le genre féminin apporte une autre vision.

Pensez-vous qu'une organisation comme le COCAD a sa place auprès des organisations de lutte contre le racisme et pourquoi ? 

C’est très important parce que dans notre communauté nous avons peu d’associations qui soutiennent et représentent les nôtres. C’est plus facile de communiquer avec des personnes qui nous ressemblent, il y a une confiance et un langage commun.

L’enjeu pour la communauté africaine est important. Le racisme que nous vivons doit nous booster à entreprendre et générer de l’emploi.   

Lutter contre le racisme c’est combattre les stéréotypes, les images négatives envers la communauté. C’est entamer un véritable travail de valorisation.

Le mot du photographe

Les femmes, et surtout dans le monde professionnel, sont bien trop peu mises en avant et valorisées. Il est d’autant plus rare de voir les femmes aidées, soutenues et épaulées dans le monde de l’entrepreneuriat. Il est important de soutenir leurs projets professionnels pour leur permettre, ainsi qu’à tous, de s’épanouir au travail.

Ce projet était aussi l’occasion de photographier des femmes pour des intérêts différents de leur apparence physique.

La photographie a ceci de beau qu’elle permet, comme l’art, de nous mettre tous sur le même pied d’égalité et d’effacer les barrières fictives créées par les classes sociales, l’ethnie, la religion, le genre ou encore l’orientation sexuelle.

C’est pourquoi j’ai eu le plaisir de réaliser ces portraits et l’honneur de les voir maintenant exposés.

Nathan De Fortunato

Remerciements

Nos partenaires et nos sponsors (Région Wallonne et Fédération Wallonie-Bruxelles Alter Egales pour le COCAD) ;

Toutes les femmes entrepreneures qui ont accepté de témoigner et de participer au projet : Ophélie, Éléa, Isabelle, Yolaine, Ruth, Charlotte, Annick, Marcelle, Ebru, Cynthia, Yolande, Nasera, Jennifer, Marie, Murielle, Euphrasie, Imelda, Sylvie, Alisson et Christiane ;

La Maison de la Presse de Charleroi.

 
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